Starfield - Early Hours

Starfield - Early Hours
par CekterDown

Surfer sur la hype est un exercice difficile. Dois-je vous parler de Starfield ? Et si oui, qu'en dire qui n'a déjà été dit mille fois ? Oui, j'ai pu y jouer une semaine avant tout le monde. Quelle gloire ! Que dois-je faire de ce "privilège" (qui n'en est clairement pas un) ? Je vais tenter une autre approche. Je ne vais pas faire un test du jeu, ça n'aurait aucun sens puisque je n'ai que sept ou huit heures dessus au moment où j'écris ces lignes. Je ne vais pas non plus en faire une critique, ça aurait encore moins de sens comme nous n'avons pas (encore) mis en place les outils nécessaires à un tel exercice. Je vais donc simplement vous donner mon avis, mon ressenti, sur ces premières heures de jeu, et je ne vais strictement rien spoiler.

Press any button to start

Le lancement du jeu, passé les immuables logos de tous ceux qui ont mis de l'argent dans le projet, me donne un petit frisson dans l'échine. Ce cercle blanc qui se trace sur fond noir, le soleil qui apparait derrière ce qu'on devine être une planète, une musique qui navigue entre 2001 - l'Odyssée de l'Espace et Star Trek ; impossible de rester indifférent. C'est austère, c'est beau, c'est une promesse.

J'ai rarement été aussi excité et inquiet d'appuyer sur un bouton. Et si c'était le ratage annoncé par tant de gens ? Rien d'impossible après tout. Les jeux de science-fiction trop ambitieux sont rarement des réussites, et ces dernières se comptent sur les doigts d'une main. Allez, je clique !

Starfield

Écran noir, titre du jeu, une date, un lieu, et je me retrouve directement dans la peau d'un.e inconnu.e, en vue à la première personne. Face à moi deux personnes, en combinaison spatiale un peu crasseuse, en train de me faire un petit briefing alors que la plateforme s'enfonce lentement sous terre. L'ambiance est posée en une image, et la dichotomie induite entre le fait que je descende dans ce qui semble être une mine, alors qu'on m'a promis les étoiles, renforce encore l'envie d'en savoir plus.

Étant un habitué des jeux Bethesda, principalement de la série des Elder Scroll, et ayant comme tout le monde ou presque, posé mes mains sur Fallout 4, je suis en terrain connu. Les visages, les décors, l'impression de vie fourmillante alliée à une économie de moyen flagrante, mon pc qui ventile, pas de doute, je suis à la maison.

J'arrive enfin à la création de personnage. Les options sont très nombreuses : taille, forme, visage, coiffure, tout est modifiable. Je choisis un nom, un genre (masculin, féminin ou neutre) et voilà mon personnage enfin prêt à vivre l'aventure de sa vie, grâce à une solide interface bien pensée.

Non, je plaisante, l'interface est misérable, surtout si vous jouez au clavier et à la souris. Le jeu est clairement prévu pour être joué au pad. Même si c'est à peine mieux ainsi, les multiples actions sont un peu moins pénibles à effectuer.

Mais voyez plutôt : pour m'équiper ou me déséquiper d'un objet je dois ouvrir l'interface du personnage avec TAB, aller dans l'inventaire qui se trouve sur une sorte de roue de sélection, sélectionner la bonne catégorie (ici "armes"), cliquer sur l'arme, sortir de chaque écran en appuyant sur TAB... Autant aller crier directement dans un coussin.

Je peux heureusement mettre certains objets en favori pour les utiliser avec les touches 1 à 0 comme dans n'importe quel FPS. L'habitude aidant j'ai de plus en plus de facilité à naviguer dans ce menu ; mais l'ensemble demeure laborieux.

Vers l'infini et au-delà

Et, en parlant de laborieux, la navigation n'est pas en reste. En effet, je ne pilote pas mon vaisseau. Enfin pas pour le décollage ni pour l'approche. C'est une très belle cinématique qui sert de transition entre le plancher des vaches et les profondeurs de l'espace. Est-ce dommage ? Pas vraiment. Je préfère largement une cinématique réussie qu'un gameplay foiré. Est-ce frustrant ? Oui terriblement ! Étant un grand joueur d'Elite Dangerous, je suis évidement déçu de ne pouvoir faire du rase-motte au dessus des planètes, même si c'est accessoire et probablement mieux ainsi.

Plus problématique, mais je l'espère rapidement corrigé par des mods, est l'absence de véhicules terrestres. L'exploration se fait à pied ! Et de l'exploration il y en a. Les planètes sont assez grandes, je peux me poser à peu près n'importe où, et il y a des tas de trucs à scanner. De la flore, de la faune et des composés chimiques, vous rendez-vous compte ?

D'accord, je me doute que ça ne doit pas faire vibrer les foules, mais pour ma part j'ai déjà passé plusieurs heures à parcourir ne serait-ce que la planète de départ. Et les distances sont énormes. Même s'il est toujours possible de se téléporter sur son vaisseau, voire directement dans la ville la plus proche, il serait bien plus immersif et agréable de pouvoir utiliser une sorte de Quad. Mais il faut se faire une raison pour le moment.

Tales of Limitless Space

J'arrive déjà à la fin de mes premières heures de jeu et je me rends compte que je n'ai pas avancé d'un pouce sur la quête principale. Pour tout vous dire, je crois que j'ai même oublié qu'il y en avait une. Et ce n'est pas grave du tout car il y a tant à faire !

Malgré tout, ce n'est pas un jeu infini. Je veux dire par là qu'il n'a pas la taille délirante d'un Elite Dangerous, ou l'infinité procédurale d'un No Man Sky. Il me propose de vivre une histoire (des histoires même grâce aux quêtes secondaires), avec un début et une fin. L'ami Todd nous avait promis un Skyrim dans l'espace et c'est exactement ce que j'ai eu. Immense, cinématique, prenant, intense, bac à sable, mais pas interminable.

Certains sites annoncent que la quête principale durerait une quinzaine d'heures. Et, au risque de vous paraître étrange, je suis rassuré par cette annonce. Je sais que c'est un jeu dont je verrais la fin si je le souhaite, mais que je peux aussi parcourir pendant des centaines d'heures si l'envie me prend. Je peux le picorer ou au contraire m'y consacrer pleinement. Comme Skyrim finalement.

Est-ce que j'ai aimé mes premières heures ? Oh que oui ! Et même si l'approche initiale a été compliquée par l'interface (oui je lui en veux personnellement), je suis ravi de l'expérience et je n'ai qu'une hâte c'est y retourner. Il y a quasiment tout ce que je peux demander à un jeu du genre, et même un peu plus. Je vous ai parlé du fait que je pouvais customiser mon vaisseau, mais aussi créer mes outposts, ou faire du housing ? Non ? Et bien oui, on peut faire tout ça et, même si c'est parfois bancal, c'est tout de même merveilleux.

Je sais bien que ce jeu ne satisfera pas tout le monde, que certains ne le trouveront pas assez innovant (je n'ai pas compris ce que ça veut dire, mais visiblement c'est très important) ou trop répétitif. Mais de mon coté, je lance toujours le jeu avec des étoiles plein les yeux. Ce qui tombe plutôt bien pour un jeu consacré à l'espace.

P.S.

Je me rends compte que je n'ai pas abordé l'aspect technique. Mon pc est un i5-11600 avec une carte graphique AMD RX 6600 XT et 32 Go de Ram. Le jeu tourne entre 40 et 60 fps en 1080p sur un écran 60Hz et avec les réglages en High (juste après il y a Ultra). Je n'ai pas eu de gros bugs pour le moment, quelques collisions un peu foirées mais rien de bien dramatique. Il est loin d'être cassé et injouable, surtout quand on le compare à, au hasard, Cyberpunk 77 à sa sortie.