Warhammer: Chaosbane

Warhammer: Chaosbane
par CekterDown

Il fallait bien que ça arrive, à force de sortir tout et n'importe quoi dans l'univers de Warhammer, un dev allait proposer un hack&slash. Le plus étonnant est que ce ne soit pas arrivé avant.

C'est en 2019 que sort Chaosbane, le premier Diablo-like dans le vieux monde. Développé par Eko Software (des Parisiens à qui on doit des jeux très variés dont un Adibou!) il est décliné sur PC et consoles.

Visuellement agréable, les décors sont bien réalisés, les personnages plutôt bien modélisés et l'ensemble est fluide. Point positif également : le feeling des combats est bon. Et sachant que vous n'allez faire que ça pendant des heures, c'est important. Il en va de même pour les bruitages ou pour la musique qui sait être discrète quand il faut.

Respectueux du matériau de base (obligatoire quand vous signez avec Games Workshop), le jeu reprend l'ensemble de codes propres à ce type de gameplay : on dégomme des centaines de créatures tout en ramassant des pièces d'équipement et à terme en montant de niveau.

La boucle est connue, elle a fait preuve de son efficacité. Les personnages jouables sont très classiques là encore : le nain brutal et puissant, l'elfe sylvain archer, le haut elfe magicien, l'humain guerrier versatile, etc. Rien de neuf, du simple et de l'efficace.

Cette simplicité se retrouve également dans le loot. En effet, chaque classe de personnage ne va obtenir que ce qui lui est utile. Je m'explique : habituellement dans un hack&slash vous allez trouver des armes, des armures ou des bijoux qui seront parfois pour votre personnage et parfois pas du tout. Ici visiblement, le pari a été de choisir la facilité puisque 100% de ce vous obtenez sera utilisable par votre classe. Ainsi, un elfe sylvain trouvera uniquement des arcs, tout le temps, pour le nain ce seront des haches. Les distinctions se feront principalement au niveau des caractéristiques et des bonus de ces objets mais pas de leur nature.

C'est de prime abord décevant mais en y réfléchissant bien cette façon de faire nous permet de nous poser la question: "qu'est ce que ça peut me faire de looter un objet inutilisable ?".
Et cette déconstruction, cette mise en questionnement, du hack&slash a lieu tout au long du jeu : Pourquoi suivre un scénario qui n'est qu'un prétexte ? Pourquoi varier des ennemis qui ne sont que de la chair à canon ? Pourquoi varier des lieux qui seront traversés milles fois ?

Le jeu, probablement sans le faire exprès, nous place face à la substantifique moelle du genre et nous fait nous poser la question de son propre intérêt et, par extension, de l'intérêt du hack&slash en général.

Alors faut-il l'acheter ? Oui, à deux conditions : vous aimez l'univers de Warhammer et vous le trouvez à 10 euros. Dans le cas contraire, ce serait un peu cher payé la question existentielle.